Si la souffrance
Ne t'a pas fait grandir,
N'a pas élargi ton coeur,
Tu as souffert pour rien
Et pour personne.
Si tes larmes ne t'ont pas assagi,
Tu as pleuré pour rien
Et pour personne.
Accepte de laisser
Les larmes de ta souffrance
Ouvrir en toi
La plaie de la compassion
Qui cicatrisera pour toi
Et pour les autres.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
RépondreSupprimerSur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Baudelaire
(Anne)
'Non quand bien même une amère souffrance
RépondreSupprimerDans ce coeur pourrait se ranimer
Non quadn bien même une fleur d'espérance
Sur mon chemin pourrait encor germer
Quand la pudeur, la grâce et l'innocence
viendraient en moi me plaindre et em charmer,
Non chère enfant, si belle d'ignorance.
Je ne saurais, je n'oserais t'aimer.
Un jour pourtant il faudra qu'il te vienne
L'instant suprême oà l'univers n'est rien.
De mon respect alors qu'il te souvienne!
Tu trouveras, dans la joie ou la peine,
Ma triste main pour soutenir la tienne,
Mon triste coeur pour écouter le tien.
Alfred de Musset