vendredi 24 août 2012

Désir

Je voudrais dans un chant mettre toute mon âme,
Le rayon du ciel bleu, le parfum des grands bois,
La force du soleil, la chaleur de la flamme,
Et toutes les beautés comme toutes les voix...

Mais il faudrait un luth aux cordes plus puissantes :
Devant ce grand désir le mien pleure attristé ;
Tel l’oiseau qui, malgré ses ailes frémissantes,
Doit s’arrêter vaincu devant l’immensité.

Il aura beau franchir les mornes étendues,
S’égarer au milieu des univers nouveaux,
Effleurer en passant les sphères suspendues
Dans l’éternelle nuit où tremblent leurs flambeaux :

Si loin qu’il puisse aller en sa course rapide,
Il ne verra jamais les bornes de l’azur ;
Jamais son vol hardi n’atteindra dans le vide
La limite inconnue où finit le ciel pur.

Chanson du soir

Sur nos fronts déployant ses ailes,
La nuit aux yeux rêveurs étend
Son voile émaillé d’étincelles
Comme la robe d’un sultan.

Le lac enveloppe ses grèves
D’un long baiser rempli d’amour :
Le monde s’abandonne aux rêves
Qui naissent au déclin du jour.

L’âme s’envole sur la trace
D’un nuage au reflet vermeil,
Qui fuit tout joyeux dans l’espace
A la poursuite du soleil.

Elle franchit les monts tranquilles,
Qui vont songeurs dans l’infini
Perdre leurs sommets immobiles
Où les grands aigles font leur nid.

Elle sourit aux vertes plaines
Où paissent les troupeaux joyeux,
Écoute les chansons lointaines
Qui montent dans l’azur des cieux ;

Elle se penche sur les rives
Des grands fleuves au bord glissant,
Et dont les ondes fugitives
A l’inconnu vont en dansant ;

Elle effleure les sombres plages
Où, contre les rochers géants,
Viennent avec des cris sauvages
Mourir les flots des océans ;

Elle erre sur les forêts vierges,
Passe au-dessus des hauts palmiers
Dont les troncs droits semblent les cierges
D’un temple aux immenses piliers....

Et, quittant les terres connues,
Elle s’en va, d’un seul élan,
Au delà des rapides nues,
Dans le grand ciel étincelant.

Puis elle s’arrête, indécise,
Croyant reconnaître, égaré
Dans un murmure de la brise,
Un timbre de voix adoré....

Doux souvenir d’êtres qu’elle aime,
Partis pour des lieux inconnus,
Et qui, depuis l’heure suprême,
Ne sont, hélas ! pas revenus !...

Et l’âme, triste, se réveille,
Frissonnant dans l’ombre du soir :
Le nuage à l’aile vermeille
A disparu dans le ciel noir...

Qui es-tu ?

 

Je suis de ces rêveurs qui vont, l’âme joyeuse,
Errer dans la forêt sombre et mystérieuse
Où volent les oiseaux ;
Qui voudraient s’arrêter devant chaque merveille.
Devant chaque brin d’herbe, et qui prêtent l’oreille
Aux chansons des ruisseaux.

Je suis de ces rêveurs pour qui le bois sauvage,
Avec son dôme noir qui retient au passage
Les rayons du soleil,
Avec l’acre senteur des superbes fougères,
Avec les grands sapins aux aiguilles légères,
Semble un palais vermeil.

Je suis de ces rêveurs que la nature enchante,
Qui préfèrent, dans l’ombre, un rossignol qui chante,
Aux concerts des cités ;
Qui, d’une étoile d’or s’élevant dans la brune,
D’un vieux clocher qui luit sous un baiser de lune,
Se sentent transportés.

Je suis de ces rêveurs que la nature enivre,
Qui veulent lire en elle ainsi que dans un livre
Aux autres cœurs fermé ;
Séduits par un insecte aux élytres dorées.
Par une fleur nouvelle, aux profondeurs nacrées,
Au calice embaumé.

Je suis de ces rêveurs affamés de chimères,
Qui s’en vont, oubliant les tristesses amères,
Errer dans le ciel bleu,
Et poursuivre un nuage étrange qui s’efface,
Un astre rayonnant qui sillonne l’espace
Comme un serpent de feu.

Je suis de ces rêveurs que l’espérance anime,
Et qui, de la vallée, aspirent à la cime
D’où l’on voit l’inconnu ;
Qui cherchent à monter et non pas à descendre,
Qui cherchent à sonder, qui cherchent à comprendre
Ce qu’ils n’ont pas connu.

Je suis de ces rêveurs qu’une seule caresse
Suffit pour entraîner à ta suite, maîtresse,
O muse au front sacré !
Car tous ces rêveurs-là sont tes fils, les poètes,
Qui n’ont pas d’autre joie et n’ont pas d’autres fêtes
Que ton culte adoré.

dimanche 19 août 2012

Et si tu n'existais pas




Et si tu n'existais pas,
Dis-moi pourquoi j'existerais.
Pour traîner dans un monde sans toi,
Sans espoir et sans regrets.

Et si tu n'existais pas,
J'essaierais d'inventer l'amour,
Comme un peintre qui voit sous ses doigts
Naître les couleurs du jour.
Et qui n'en revient pas.

Et si tu n'existais pas,
Dis-moi pour qui j'existerais.
Des passantes endormies dans mes bras
Que je n'aimerais jamais.

Et si tu n'existais pas,
Je ne serais qu'un point de plus
Dans ce monde qui vient et qui va,
Je me sentirais perdu,
J'aurais besoin de toi.

Et si tu n'existais pas,
Dis-moi comment j'existerais.
Je pourrais faire semblant d'être moi,
Mais je ne serais pas vrai.

Et si tu n'existais pas,
Je crois que je l'aurais trouvé,
Le secret de la vie, le pourquoi,
Simplement pour te créer
Et pour te regarder.

Прованс





Уютное кафе на улицах с плетёной мебелью,
Где красное вино из местных погребов больших Шато.
Ты можешь говорить, что это только глупые мечты,
Но в планах у меня всё, видимо, немного круче, ведь...

Завтра в семь двадцать две я буду в Борисполе
Сидеть в самолёте и думать о пилоте, чтобы
Он хорошо взлетел и крайне удачно сел
Где-нибудь в Париже, а там ещё немного и Прованс!

Бордовый горизонт, бордовое Бордо в бокале,
Поверить не могу, что это всё уже так близко, ведь...

Завтра в семь двадцать две я буду в Борисполе
Сидеть в самолёте и думать о пилоте, чтобы
Он хорошо взлетел и крайне удачно сел
Где-нибудь в Париже, а там ещё немного и Прованс!

А завтра в семь двадцать две я буду в Борисполе
Сидеть в самолёте и думать о пилоте, чтобы
Он хорошо взлетел и крайне удачно сел
Где-нибудь в Париже, а там ещё немного и Прованс!