samedi 11 septembre 2010

La courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Lucidité

Tendre à qui te lapide et mortelle à qui t'aime,
Tu fais de l'attitude un règne de poème,
O femme dont la grâce enfantine et suprême
Triomphe dans la fange et les pleurs et le sang !

Tu n'aimes que la main qui meurtrit ta faiblesse,
La parole qui trompe et le baiser qui blesse,
L'antique préjugé qui ment avec noblesse
Et le désir d'un jour qui sourit en passant.

Férocité passive, hypocritement douce,
Pour t'attirer, il faut que le geste repousse:
Ta chair inerte appelle, en râlant, la secousse.
Tu n'as que le respect du geste triomphant.

Esclave du hasard, des choses et de l'heure,
Etre ondoyant en qui rien de vrai ne demeure,
Tu n'accueilles jamais la passion qui pleure
Ni l'amour qui languit sous ton regard d'enfant.

Le baume du banal et le fard du factice,
Créature d'un jour! contentent ton caprice,
Et ton corps se dérobe entre les mains et glisse...

Jamais tu n'entendis le cri du désespoir.
Jamais tu ne compris la gravité d'un songe,
D'un reflet dont le charme expirant se prolonge,
D'un écho dans lequel le souvenir se plonge,
Jamais tu ne pâlis à l'approche du soir.

Il meurt lentement...

Il meurt lentement celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.

Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés

Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.

Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!

Le chemin compte plus que la destination



Tant de pensées pour ton fruit m'invitent à l'ivresse
Mes sens inondés par le nectar de ta pêche
Ton âme qui se noie dans une langueur pècheresse
En douceur et en longueur, tout ton fruit je lèche.

Te voir rougir, transformer ton désire en vice,
Te faire plaisir, entendre tes soupirs de délice.
Passionné, je parcours ton jardin,
Tes pulsions révèlent tant de secrets,
Suppliante, je devine ton dessein,
Bouillonnante, tu recherches plus d'effets.

Lasse d'attendre, tu agites ta croupe,
Sous tes fesses, viennent enfin mes mains,
Je porte ta délicieuse coupe
Dégustant, ses moindres recoins

Ton désir coule alors sur moi,
Que je reprends sur un doigt,
Pénétrant l'entrée interdite,
Ton jardin perd ses limites...

Il caresse par l'intérieur
Ce qui le sépare de ma bouche,
La source de tes chaleurs,
Foyer où tout se touche,
Qu’embrase un
dernier assaut.
Enfin, ton feu
se mue en
eau